dimanche, novembre 25

Égoïste

Il me dit que je suis égoïste. Il a décidé de me dire ce qu'il ressentait, depuis qu'il a commencé sa psychothérapie. Il a aussi dit que j'en avais besoin d'une et que ça me ferait grand bien. Les mêmes mots que je lui disais quand c'était mon tour à faire face au docteur.

Donc, aujourd'hui je suis égoïste parce que je refuse d'aller ramasser une amie de ma fille et leur faire passer un dimanche ensemble. Pas une amie lointaine; une collègue de classe. Presqu'une voisine. Les circonstances atténuantes étant que je ne verrai mes dites filles que les fins de semaines au cours du prochaine mois.

Je prends la critique. Oui je suis égoïste, c'est un mot qui est juste. Parce que je ne veux pas partager mon précieux temps avec le plaisir d'être ensembles avec cette petite rivale.

Je me suis fâchée, j'ai raccroché et en jappant un «c'est bon, je vais appeler l'amie et on va passer la journée avec elle». Mais ce n'est pas ce que je veux faire. Je veux rester égoïste.

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Est-ce que la meilleure chose à faire serait de lui offrir le choix? C'est ce qu'il croit. Est-ce qu'elle est outillée pour faire un choix? Je crois que non. Mais elle demande son amie, même après lui avoir expliqué mes réserves. Elle me rassure que ce sera bien pratique puisqu'elle pourra lui redonner des vêtements qu'elle avait oublié ici il y a très longtemps, soit une paire de culottes qui date. Elle a commencé à maquiller ses intentions pour que je prenne mes décisions, ou que je me sente moins triste devant ses désirs. Elle a commencé à vouloir plaire à ses parents en surface. Alors je fais venir son amie. Et je pleure.

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Je fais ça. Préparer pour que tout soit juste, en silence. Prendre mon trou, éviter de dire en quoi les situations me sont difficiles à mettre en œuvre, puis encaisser les reproches. Le plus souvent, on me reproche d'être effacée, muette, lourde. Ça me donne envie de crier, d'exploser aux visages, de leur reprocher leur aveuglement. Mais rien ne sort. Ou si ça le fait, c'est dans le drame parce que je me contiens.

En ce moment, j'ai la gorge très serrée et je m'apprête à appeler la petite amie.

mercredi, novembre 21

Retour

C'est pas une fille bien qui revient.
Pas une old timer qui s'était oubliée non plus.
Pas une qui vous a manqué, enfin je crois.
C'est juste un mauvais moment à passer.
Ça doit durer, je sais pas, une couple de notes.
Disons 20 pour commencer.
C'est déjà un début.

Pas trop de mots.
Ça fait mal à la tête.
Et ça fait peur aux jeunes gens.
Moi j'aime bien les jeunes gens.
Ils me font penser à moi quand je vais grandir et oublier que je suis pas éternelle.
Et à ceux qui sont autour de la machine à café l'après-midi. Comme tantôt - mais c'était du vin - quand ça riait fort et que ça regardait du coin de l'œil si leurs rires me contagiaient.
Impossible de faire ça quand t'es assise seule au comptoir, à 2 distances de coude règlementaires pour ne pas faire partie du groupe.
Pour être exclue comme à la petite école.
Petite vérole : ça sonne comme si.

Pas trop de mots, pour oublier que je déteste les 5 à 7.
J'ai halluciné ou ils ont été 2 à me désirer, de suite?
On ne peut plus savoir, à la mi-trentaine, si des jeunots vous désirent, ou s'il vous dévisagent.